samedi 8 mars 2008

mardi 4 mars 2008

Edgar le lézard

Après l’anolis Pogus de Saint Martin, nous avons rencontré à Saba le cousin de Gérard, l’anolis Sabanus, espèce endémique, tout aussi expressif et curieux des habitats humains :-) Lui se distingue par son corps tacheté et par sa taille plus grande que Pogus.


Saba, The Unspoiled Queen, la suite...


Nous avons passé deux jours à randonner sur les différents versants de l’île, à monter et descendre car ici point de platitude. Il fallait ouvrir grand les yeux partout, au sol, au-dessus, devant, de côté, là bas, juste ici, toujours quelque chose à découvrir. La végétation est luxuriante et multiple, suivant l’altitude ou nous nous trouvions, suivant le versant plus ou moins venteux, elle changeait à nouveau. Des points de vues toujours impressionnants avec un horizon très haut, on n’a pas l’habitude, c’est beau. Il y a peu de faune sur Saba, pas de moustique, nous avons essentiellement rencontré le serpent endémique de l’île, non venimeux, heureusement car ils ont tendances à se jeter sur nos pieds : le racer snake. Lors de nos randonnées nous avons croisés pas mal d’abeilles sauvages en plein butinage de fleurs de palmiers, des colibris, des sucriers, des frégates majestueuses le long des côtes et aussi des phaétons au bec rouge (paille en queue), avec leur longue et fine queue blanche originale !
Egalement beaucoup de fleurs, des mousses, des orchidées, des fougères arborescentes, toutes les plantes que vend Jardiland mais 10 fois plus grosses (misères, monstera etc).




Des Suzannes aux yeux noires surgissant le long des sentiers (spécial clin d’œil à la Hulotte et à ma dernière nièce toute neuve du 28 février)… des oiseaux du paradis, des fraises des bois, des orangers et bananiers sauvages…


Autre point particulier, il n’y a pas d’eau courante à Saba, toutes les maisons disposent d’énormes citernes en pierre anciennes ou de réservoir extérieurs. Les habitations sont traditionnelles, toutes blanches avec leur toit rouge brique, elles donnent un petit côté irlandais ou même basque à l’île…
Nous logions à Ecolodge, un petit bungalow tout en bois, eau chaude et électricité fournie par les panneaux solaires, hamac et hot tub sur la terrasse (baignoire extérieure d’eau bouillante et relaxante, chauffée au gaz), pas un bruit, la paix, le calme, détente. Le soir nous avons mangé au resto «Rainforest» de l’Ecolodge, descente à la lampe de poche, éclairage à la bougie, superbe plat beaux et bons avec les légumes et fruits de leur jardin, tout à fait parfait… parfait pour passer une bonne nuit bien méritée ! Nous venions de faire 5 heures de montées et de descentes pour faire le tour de l’île.

Le lendemain matin on a remis encore ça avec 4 heures de montées et descentes, une partie dans la boue glissante (j’ai ramené une collection de bleus, coude, cuisse, fesse) une partie avec des escaliers, en montée et en descente… enfin bref tout ça pour l’ascension du Mont Scenery. C’est le point culminant de Saba (877M), la plupart du temps dans les nuages.

Vous pouvez cliquer ICI pour visionner le montage réaliser par l’office du tourisme de Saba, bon voyage !

lundi 3 mars 2008

Saba la vertigineuse

Tout d’abord un coup de gueule pour dire qu’il y en a marre des travaux dans notre rue et quartier, un mois que ça dure, on en peu plus des rugissement de moteur, des raclages de benne, des coups de marteaux piqueurs, des tuyaux des tas de cailloux et de terre partout, … de 7H du mat a 16H, pause décibel de 12H a 13H et du lundi au samedi… ça tape sur le système…


Heureusement il y a nos escapades du week-end. Pour mars, nous sommes allés à la rencontre de l’île que nous voyons tous les jours depuis notre balcon : Saba. Elle fait partie des Antilles Néerlandaise, toute petite (13Km2) mais très haute de par son volcan endormi depuis 5000 ans, point culminant le Mont Scenery, on passe du niveau de la mer à 877 mètres en moins de 2Km… nous sommes partis là-bas pour randonner… une belle aventure nous attendait… avant même de poser les pieds sur terre!


Une fois encore nous avons pris l’option avion 18 places depuis Sint Maarten. Nous étions prévenus qu’une des caractéristiques de l’aéroport de Saba est de posséder la plus courte piste d’atterrissage commerciale au monde (pas plus longue qu’un porte avion)… et oui, ce rocher n’avait qu’un maigre bout de plat à offrir… et pour ajouter du piquant, il se trouve sur la partie au vent :-) J’étais confiante, nous avions bien atterrit à Barbuda ah haha, voila l’histoire commence là. Départ aux aurores depuis sxm, Saba à 12 minutes de vol, je m’assois à gauche dans la cabine, Yann à droite, l’avion n’est qu’à moitié plein, les touristes sont à l’avant, les locaux (essentiellement des hollandais) sont à l’arrière, je me demande pourquoi…


Saba en vue, premier choc : voir cette montagne abrupte au relief brut et hostile, tellement majestueuse, j’en prend plein la vue le cœur battant.


Nous fonçons sur elle, je vois la piste à ma gauche, ouah génial on arrive ! La piste prend ses détails, nous sommes assez bas, je commence à me demander quand est-ce que l’avion va s’aligner sur elle, mais ça vient pas, les parois vertigineuses toujours de plus en plus proche, je regarde Yann tout sourire (il avait bûché son manuel de futur pilote et était en train d’apprécier la technique parfaite du pilote), « euh… c’est normal ?? Ouais, c’est à cause du vent latéral un peu fort ! Ah, mais t’es sur ?????? ».

La pluie commence à tomber, je serre les fesses, toujours de biais par rapport à la piste, avant elle la mer, à la fin la mer, en face la paroi, j’hallucine je me crispe je ne m’attendais pas du tout à ça, qu’est ce que je fous là ! Piqué sur le bout de la piste, on pose presque les roues et hop un bon coup de manche pour se mettre dans l’axe, atterrissage en crabe et dérapage (mais là on va vers le terminal, non ??), gros coup inverse des hélices pour freinage immédiat, les Hollandais à l’arrière crie leur joie d’arriver « YYaaaa we made it !!! », je libère mes muscles de jambes tétanisées, je déglutie et l’avion est déjà en stationnement, prêt à nous déverser en attendant d’ingurgiter une salve de nouveaux passagers. Quelle expérience impressionnante !

On vous a fait un p’tit montage de nos petits bouts de films ci-dessous sinon cliquer ICI pour aller voir la vidéo d’un atterrissage très proche du notre.

Anecdote

Suite à l’article sur les Lolos de Grand Case, j’ajoute que l’abréviation de barbecue en américain est BBQ et qu’il se trouve que l’abréviation de l’aéroport de Barbuda est BBQ, preuve ci-dessus à l’appui ! Les Antilles sont bien le pays du barbecue et du boucanage… et du boucan :-) …

Les Lolos de Grand Case…

Pas de recette dans cet article mais pleins de saveurs et d’odeurs qui j’espèrent viendront titiller vos papilles et vos narines ! A Saint Martin, un lolo est un petit restaurant en plein air où la cuisine est constituée principalement d’un barbecue géant (souvent de gros bidons recyclés) qui accueille de succulents ribs, fait dorer de tendres morceaux de poulet, où crépitent les langoustes, grésillent des tranches de poisson (espadon, daurade) … Ci-dessous resto lolo chez Emile et Jacqueline.



A Grand Case, les Lolos sont très réputés et le mardi soir, toute l’île ne manque pas de venir à la fête : boucanage toute la soirée, fanfares et défilés dans la rue, jeunes talents locaux au micro, petit marché de souvenirs et d’objets artisanaux, ventes de rhum au verre, bière locale et autres breuvages, Johnny Cakes, petits mets provenant de recettes familiales. Grand Case est également connu pour ses nombreux restaurants aux cartes élaborées logeant dans les belles maisons créoles le long d’une longue langue de sable et d’une eau turquoise.
(petite precision, la video ci-dessous c'est surtout pour le son...) :



Quelques mots sur le boucanage qui donna naissance au barbecue : ce sont des groupes de populations amérindiennes (Tainos, Arawaks et Caraïbes) ayant émigrés dans toutes les Antilles il y a plus de 1000 ans, qui utilisaient un boucan (grille en bois) pour cuire ou conserver leur viande et leur poisson en les enfumant au-dessus d’un foyer. A la suite de cela et plus tard, les pirates (des caraïbes), adoptèrent cette technique de cuisson pour leur survie : c’est ainsi qu’ils furent surnommés Boucaniers ! Quelques temps après, ce sera au tour des colons espagnols d’apprécier ce mode de cuisson et de conservation. Le mot boucan d’origine tainos se dit brabacot en Arawak, ce qui donne barbacoa en espagnol et enfin barbecue en anglais… qui aurait cru que dans nos jardins « à la française» s’érige un héritage de la cuisine amérindienne ??